La rançon de la célébrité... ou pas [PV Amalia Williams]

Cela faisait déjà un mois que la rentrée était passée. Après un été mouvementé, j'avais repris mes études tranquillement, et réussi à passer en troisième année. Rien de spécial ne s'était finalement passé, et c'est plutôt ma jeune sœur qui m'avait paru étrangement distraite et ronchon depuis un certain temps. Mais mis à part ça, rien n'avait sorti du lot. Que ce soit scolaire ou familiale. Et je ne me plaignais pas. J'aimais bien ma vie comme elle l'était actuellement. Et après une attaque de serpent, on se dit qu'on a déjà eu pas mal d'aventures pour toute une vie.

Nous étions un week-end de mai, mon anniversaire était passé depuis quelques jours, et nous profitions du beau temps au parc du quartier. Nos parents travaillaient beaucoup, donc il n'y avait que Miyuki et moi. Nous nous baladions tranquillement. Le temps idéal avait fait que Miyuki avait sorti son appareil photo. Puis elle avait pris soudainement une photo de moi.

« Et une photo de Maku à ses 17 ans, une ! » anonnçait-elle joyeusement.
« T'en as déjà fait beaucoup le week-end dernier. Qu'est-ce qui change ?
- Le fait que tu aies vraiment 17 ans, là ! »

Soupirant et riant en même temps, je la regardais d'un air à moitié ennuyé et moitié amusé. Elle n'avait pas tord, mais c'était à peine pour quelques jours... Laissant couler, je continuais à marcher pendant que Miyuki prenait des photos de ce qu'elle trouvait joli ou sympa. Amusé, je finissais par demander :

« Tu penses avoir assez de place dans ta chambre pour toute les photos que tu prends ? »

J'attendais sa réponse... qui ne venait pas. Surpris, je regardais derrière moi. Elle n'était plus là. Ne me dîtes pas qu'elle s'est perdue ? Je rebroussais chemin et finissais par voir ma sœur qui prenait regardait statiquement quelque chose, son appareil en main. Tentant de suivre son regard, je ne voyais pas ce qui l'intriguait autant. Je lui demandais alors.

« J'ai juste vue une belle jeune femme, j'ai pris une photo, mais elle me dit quelque chose...
- Tu prends des photos de jeunes femmes, toi ?
- Hey, la beauté féminine est un art. Vous pouvez pas comprendre, vous, les mecs. »

''Les mecs''... J'étais abasourdi. Et je ne comprenais pas. Je n'étais pas sûr que cela se faisait, de prendre des personnes inconnues en photo, de toute façon. Ma sœur fixait encore la personne qui l'intriguait, avant de murmurer quelque chose et de s'avancer vers elle. Elle lui disait un « Excusez-moi » afin de capter son attention et la regardait intensément. Je me sentais mal à l'aise et me demandais si je devais intervenir ou pas. Jusqu'à ce que ma sœur hurle.

« Aaah ! Vous ! »

Aîe, je n'aimais pas ça. S'il y avait quelque chose qui n'avait pas changé, c'était ça : j'étais toujours obliger d'intervenir pour freiner ma sœur. Cela me rappelait surtout la fois où elle en avait contre Hisaka. Une vraie furie. Et là, c'était reparti.

« Ohé, Miyuki, ça ne se fait pas ! » disais-je en arrivant en trotinnant.
« T'as qu'à venir voir, tu la reconnais pas ? »

J'étais ennuyé et regardais la jeune fille. Elle devait avoir environ 18 ans, soit à peu près mon âge, mais elle était plutôt jolie. Je m'inclinais cependant en guise d'excuse.

« Pardonnez ma sœur. » disais-je, désolé.
« Tu la reconnais vraiment pas ? » me questionnais Miyuki, à voix basse. « Elle était dans le même collège que nous ! Tu sais, la fille super populaire... » Elle s'arrêta avant de cligner des yeux. « Ah, pardon, j'oubliais à qui je parlais... »

Me voilà vexé... J'espérais que l'autre fille n'était pas trop choquée...

La rançon de la célébrité... ou pas.

Maku Morichi

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"Ca se passe comment de ton côté ? questionna Amalia, allusion à son redoublement.

-Ca va, ça va, mais franchement faut vraiment que j'me bouge, sinon j'suis bon pour m'être retapé mon année pour rien, soupira le blond. Déjà que mes parents étaient contre, t'imagine si ça produit aucune amélioration ? Argh, j'entends déjà leur discours moralisateur !

-Je pense toujours que t'as fais le bon choix. Si tu as eu la motivation de te donner au maximum tu y arriveras, le rassura-t-elle. Et je ne dis pas ça parce que tu es mon ami, tu as vraiment de bonnes capacités à exploiter.

-Tu sais que si je t'avais pas rencontré je serais sûrement déjà à l'unive' ? fit-il remarquer avec un léger sourire. Mais c'est sûrement mieux comme ça, ma dernière année de lycée a été bien trop riche en émotions pour que je puisse m'y consacrer !"

Amalia esquissa un sourire. Ils s'étaient rencontrés durant cette année et c'est durant cette même période que Len avait finit par affirmer sa vraie personnalité et son propre style. C'est vrai que ce genre de choses prend du temps et cela s'était fait au détriment de ses cours qu'il avait envoyés valser contre le mur, pour ainsi dire, afin de pouvoir faire tout ce dont il s'était toujours privé auparavant. Et puis, la brune y était aussi pour quelque chose, Len n'hésitait pas à passer ses soirées chez elle pour lui remonter le moral après une dure journée due au harcèlement dont elle était victime.
"Victime".. L'Américaine frissonna rien qu'en y repensant, elle ne voulait pas être cela, plus jamais.

Le japano-russe représentait un soutien inimaginable pour Amalia, la lycéenne avait fini par s'en rendre compte: elle avait besoin de lui, sûrement bien plus que lui n'avait besoin d'elle. Ses premiers jours à Keimoo sans voir une seule fois le beau blond ni même recevoir un seul message (Len se trouvait en voyage dans une ville qui vivait sans électricité et pour une totale immersion, les téléphones, pc, écouteurs et autre avaient été confisqués), l'avait déprimée tout comme le premier message qu'il lui avait envoyé avait fait remonter son moral en flèche. L'annonce de son passage durant le week-end encore plus. Elle était donc partie l'accueillir à la gare à 11 heures et avait été soulagé de constater qu'il ne comptait pas aborder le sujet délicat de son père pour le moment; Amalia allait pouvoir profiter de leurs retrouvailles en toute légèreté. Après que Len soit allé déposer ses affaires dans l'appartement qu'il avait loué dans le quartier Hebi, les deux jeunes gens étaient parti se promener dans la ville avant de se poser dans le parc du quartier Hiryuu étant donné le beau temps.

"N'empêche j'suis pratiquement sûr que si mon père était contre c'est parce qu'il pensait que je voulais redoubler pour rester au lycée avec toi, confia Len, songeur. T'aurais dû voir sa tête quand je lui ai dit que t'étais partie pour Keimoo, ça valait au moins mon casque !

-C'est pas si étonnant, tout le monde pense que je t'ai ensorcelé pour te détourner du droit chemin ou je ne sais quoi ! rétorqua la brune en levant les yeux au ciel en signe d'exaspération."

Evidemment, fréquenter l'héritier d'une puissante entreprise japonaise spécialisée dans l'informatique, ça avait forcément des conséquences, surtout lorsque celui-ci passait d'un style "respectable" à un style hors norme après qu'on ait commencé à le fréquenter. Et bien sûr quand on est considérée comme une mangeuse d'hommes, la responsable de ce brusque changement est toute désignée.

"Mais dis-moi, ton père a réagi comment en sachant que tu venais à Keimoo ce week-end ? demanda la lycéenne.

-Merde, je savais que j'avais oublié un truc ! s'écria le russe en se redressant tout à coup."

La belle brune ria de bon coeur devant le côté tête-en-l'air de son meilleur ami.
Assis sur un banc, ils offraient un couple assez étrange à cause du contraste qui régnait entre eux, à commencer par leur couleur de cheveux. L'élégante robe blanche que portait Amalia s'opposait au pantalon noir à chaînettes et à la veste en cuir de Len. Cependant, si on y prêtait attention, ils dégageaient une harmonie certaine ensemble.

Puis Len parut gêné et sembla hésiter avant de sortir une boîte de sa poche.

"Au fait, j'ai une surprise pour toi, lui dit-il avant d'ouvrir ce qu'il tenait dans ses mains, dévoilant une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

-C'est vraiment magnifique, murmura la japonaise subjuguée par la beauté et le raffinement de l'objet.

-Je l'ai vu dans une boutique lorsque j'étais en voyage, j'ai trouvé qu'elle t'irait bien.

-Merci Len, j'adore, vraiment, le remercia-t-elle sincère.

-Les émeraudes claires dessus m'ont fait penser à tes yeux, avoua-t-il en la lui mettant délicatement. Ca te va vraiment bien, constata-t-il en l'observant."

Sa main s'éloigna de la barrette pour caresser en douceur les cheveux noirs d'Amalia, qui ferma les yeux un court instant pour savourer ce contact agréable. Les deux amis s'observèrent en silence un moment, mais il s'agissait d'un silence léger et non pesant, l'un comme l'autre cela ne les dérangeait pas, ils avaient appris à tout se dire sans avoir à utiliser des mots. Leurs regards parlaient pour eux.

Un violent sursaut les saisis tous les deux lorsqu'une balle rebondit sur l'épaule de Len. Ils regardèrent vers la provenance du tir et purent voir un petit garçon, au sol, qui était visiblement tombé en jouant à la balle. Ramassant sa balle, le blond se dirigea vers l'enfant qui pleurait. Amalia s'était levée et s'apprêtait à le suivre lorsqu'une jeune fille l'interpella avant de la fixer.. Puis d'hurler.
La jeune femme conclut qu'elle devait sûrement la connaître via sa carrière de mannequin et était sur le point de s'en détourner lorsqu'un jeune homme arriva, visiblement ennuyé par le comportement de la lycéenne, qui était apparament sa soeur. Il s'excusa pour son comportement et Amalia haussa les épaules, elle avait vécu bien pire après tout. Cette Miyuki parla à voix basse à son frère mais l'ex-mannequin réussit à en saisir quelques bribes: "..même collège.. super-populaire.. pardon.. je parlais..."

Tiens ? S'était-elle trompée ? Peut-être n'était-elle pas une groupie comme elle l'avait présumée. Miyuki disait qu'ils avaient tous les trois fréquenté le même collège mais pour être honnête, Amalia ne se souvenait absolument pas d'eux.
C'est à cet instant que Len revint.

"Hey Lily, qu'est-ce que tu- ! s'exclama-t-il avant d'apercevoir les deux japonais. Tiens, tu les connais ?

-Non pas du tout, répondit la brune."

HRP:
Spoiler:

Décidément, cette sœur ne me causait que des ennuis. Enfin, une grosse partie du temps. Je connaissais son caractère, et j'étais souvent à ses côtés pour la calmer. Du fait que nous étions ensemble, beaucoup pensait que nous étions proche. Ce n'est pas faux. Après tout, même si on la qualifie parfois de furie, Miyuki avait ses bons cotés, et du fait que je m'inquiète pour elle, notamment, encore une fois, à cause de son caractère, ce n'est pas plus mal que je puisse la surveiller de près. Et elle m'oblige à sortir... d'une certaine façon. Je n'étais du genre à aimer me balader, d'habitude. Je préfère un bon livre.

Aujourd'hui, voilà qu'elle avait refait le coup. Etrangement, Miyuki semblait penser la connaître, donc c'était intriguant. Mais par rapport à ce qu'elle disait, je ne voyais pas. Une fille populaire au collège ? Je n'étais pas du genre à m'intéresser aux filles, enfin surtout à cet époque. J'étais plus un rat de bibliothèque qui travaillait aussi beaucoup pour ses études. Un rat de bibliothèque-premier de la classe. Donc je ne passais pas mon temps à chasser les filles. D'ailleurs, je traînais moins avec ma sœur, à cet époque, aussi.

Soudainement, une autre personne arriva en interpellant la jeune femme. Son ami ? Son petit-ami ? Quoiqu'il en soit, nous les dérangions en plein rendez-vous, visiblement. Ce qui était encore plus gênant. Je m'apprêtais à dire à Miyuki que nous partions... jusqu'à voir son regard. Argh, mauvais. Je serrais les dents de crainte, mes yeux s'étaient agrandis de surprise. Ceux de Miyuki... étaient plein d'étoiles. C'était... pas bon du tout. Ma sœur récupéra son appareil photo et commença à prendre des photos de différents angles, probablement photographiant le jeune homme ou peut-être même les deux.

« Mi...Miyuki... »

Inutile, elle ne m'entendait pas. Et je ne savais pas comment l'arrêter dans son élan de photographe. Elle allait faire quoi, de ses photos, sérieusement ? Elle m'inquiétait. Je regardais alors les deux jeunes gens, me grattant la tête, gêné. Je ne savais même plus comment gérer cette situation. J'avais pas envie de me prendre un coup de la part de ma sœur dans le cas où je l'arrêterais. Je n'étais pas très sportif... ni résistant. Elle pourrait même me prendre mes lunettes pour éviter que je la dérange. Elle l'avait déjà fait une fois. Une vraie furie. Parfois trop passionnée.

« Vraiment désolé... Ma sœur est une photographe passionnée. »

Je sais pas si cela servira d'excuse, mais je ne voyais pas ce que je pouvais faire... je ne pouvais juste pas laisser ma sœur comme ça. Autant rester ici et espérer qu'elle n'en fasse pas trop... si ce n'est pas déjà fait. Et du coup, moi, je fais quoi... ? Rester planter ici stupidement rendrait le tout encore plus gênant. Je soupirais intérieurement. Tant pis. Tentons d'entamer une discussion.

« Je m'appelle Maku Morichi... Euh... Je peux connaître votre nom ? »

Si elle ne veut pas, tant pis. Je la comprendrais. J'espérais juste distraire son attention. Enfin, je sais pas. Avec tout ça, j'étais perdu et je ne savais plus vraiment quoi faire. A la limite, s'ils partent, je pourrais toujours tenter de retenir ma sœur. Verbalement.

La rançon de la célébrité... ou pas.

Maku Morichi

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Après l'arrivée de Len, Miyuki récupéra son appareil photo et commença à.. Le photographier ?! Amalia resta stupéfaite quelques instants tandis que la châtaine prenait différents angles de lui, voire d'eux deux. Son frère semblait clairement embarrassé de la situation et ne savait visiblement pas comment gérer cette dernière.

"Vraiment désolé... Ma soeur est une photographe passionnée.

-Bah je peux pas lui en vouloir, je suis un modèle absolument parfait ! répliqua Len avec un sourire amusé avant d'attirer sa meilleure amie vers lui et en offrant son sourire fétiche à la photographe."

Amalia était plus sceptique elle. Qu'est-ce que cette Miyuki allait faire de ces photos ? Les publier sur internet, les revendre aux journalistes ? Dans les deux cas, la jeune femme n'avait pas envie d'en subir les conséquences alors qu'elle avait quitté le mannequinat dans ce but. Len semblait bien moins suspicieux à l'égard de cette fille et était visiblement décidé à la faire réaliser un chef-d'oeuvre en posant avec la brune comme s'ils étaient à un shooting, ne ressentant aucune gêne vis-à-vis des citadins se trouvant au parc eux aussi. La lycéenne le laissait docilement faire, étant en pleine réflexion sur ce que celle aux lunettes comptait faire de ces photos.

"Hey Lily, c'est pas censé être toi le mannequin ? questionna le blond, ayant remarqué son manque d'investissements. T'inquiète pas pour les photos, je les lui achèterais si c'est ça qui t'inquiète !"

La belle brune esquissa un sourire, c'était incroyable cette faculté que son meilleur ami avait de pouvoir lire en elle si facilement. A présent détendue, Amalia se prêta au jeu tandis que Len répondait à la question du châtain.

"Moi c'est Len et elle c'est Amalia, Lily pour les intimes ! lança-t-il dans un sourire avant de se raviser. Ouais enfin non oublie ce dernier point ! corrigea-t-il après courte réflexion dans une attitude légèrement possessive. "

Amalia tiqua et leva les yeux vers lui, étonnée. Elle n'avait jamais rencontré cette facette de Len auparavant, c'était à la fois troublant et en même temps.. agréable. Quand Miyuki eut l'air d'avoir terminé ses photos, le japano-russe l'interpella.

"Miyu-chan, j'pourrais récupérer les photos ? 18 000 yens, ça t'irait ?"

La belle brune se frappa le front de sa main en l'entendant. Len et son insouciance par rapport à l'argent.. comme quoi un gosse de riches restait un gosse de riches avant toute chose. En ce qui concernait son appellation familière et à son tutoiement, cela n'étonnait plus la lycéenne depuis qu'elle s'y était habituée: Len était comme ça avec tout le monde.. Mais cela faisait parti de son charme après tout. Et puis cela ne choquait plus vraiment une fois les premières minutes passées en sa compagnie; sa sociabilité masquait une impolitesse qu'aurait pu percevoir la plupart des japonais.

HRP :

Il ne manquait plus que l’élan passionné par la photographie de ma sœur se réveille autant. Pire, la voilà à photographier un inconnu, en plein public, sous tous les angles. Pire encore, le gars ne semblait pas du tout contrarié… au contraire, il était content de se faire photographier tel un modèle. J’étais vraiment pris de court par cette situation improbable. Même mes excuses n’y faisaient rien. Et histoire d’en rajouter un peu derrière, le garçon attira son amie contre lui afin d’offrir encore plus de possibilité photographique.

Ma sœur, elle, était aux anges. Elle tentait de trouver toutes les angles possibles pour avoir différentes mais très bonnes photos. Et vu que le garçon n’avait pas dit qu’il refusait, son élan continuait. Je me questionnais sur comment ce type pouvait être aussi à l’aise ? Personnellement, je regardais autour, voyons quelques passants intrigués par cette scène inédite, me laissant de plus en plus embarrassé. Etrangement, la jeune fille se prêtait finalement aussi au jeu. J’étais désormais largué. J’avais alors tenté de contourner cette gêne en lançant une discussion.

Le jeune homme, prénommé Len, présenta son amie et lui-même. Amalia. Ce prénom ne sonne pas très japonais. Peut-être que finalement, cela me disait vaguement quelque chose. Mais c’était trop vieux pour que je m’en rappelle bien. Et puis, peu importe. Le type avait ajouté un surnom pour son amie à la fin de la présentation, mais se ravisa en me disant d’oublier. J’eus un petit rire. Pas de souci pour cela.

Finalement, Miyuki en avait fini avec ses photos au bout d’un moment. Elle admirait alors les photos prises dans son appareil. Len avait pris alors la parole, demandant à ma sœur s’il pouvait avoir les photos pour 18 milles yens… 18 000 ?!? C-C’est quoi cette somme ? Depuis quand des photos valaient autant ? Non, c’est certain, ils venaient d’un autre monde. Même Amélia s’était frappé le front en entendant cela. Mais je suspectais quelque chose, bien que je ne disais rien, car c’était hors sujet. Ma sœur, elle, le regardait aussi avec des yeux ronds avant de sourire.

« Pas de souci, je vous les donne dès qu’ils sont imprimés ! »

…Tiens, bizarre ça. Miyuki qui sourit ? Je sentais l’entourloupe. Je m’approchais de ma sœur et appuyais ma main sur sa tête, avant de regarder avec un sourire les deux jeunes gens.

« Ne vous inquiétez pas, je vérifierais qu’elle efface bien les photos après les avoir imprimés pour vous.
- Comment ça, ‘effacer’… Aïe, Aïe ! Arrête d’appuyer ! Tu me fais mal ! »

J’étais sourd aux plaintes de ma petite sœur, un sourire presque forcé sur mon visage.

« En tout cas, ravi de vous rencontrer. » disais-je de façon polie. « Sinon, il faudrait convenir d’un rendez-vous pour que nous vous donnions les photos que ma sœur a prise. Quand est-ce que cela vous arrange, et où ? »

Je sentais les mains de ma sœur sur la mienne, tentant de se tirer de cette situation. Désolé, petite sœur, mais c’est ta punition. Je regardais nos deux interlocuteurs, attendant leur réponse.

La rançon de la célébrité... ou pas.

Maku Morichi

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Amalia aurait certainement dû le voir venir. Elle connaissait l'insouciance de Len avec l'argent et aurait dû deviner qu'il ne comptait pas acheter les photos à un prix convenable. La réaction de Maku et Miyuki Morichi fût conforme à celle de personnes sensées, ou de moindre richesse à voir, même si la photographe se reprit vite, visiblement ravie de son affaire. Et qui ne le serait pas à sa place ? En tout cas, elle venait d'accepter donc il n'y avait plus de retour possible. Un jour il faudrait vraiment qu'elle ait une discussion avec Len sur ce sujet, ça devenait critique.

Elle qui pensait passer une après-midi tranquille avec Len, voilà qu'une séance photo s'était invitée au programme ! Mais.. c'était une bonne surprise au final, elle n'avait encore jamais fais de photo avec Len. Amalia sentit son coeur gonfler dans sa poitrine, sous l'émotion, et plus enthousiaste à cette idée.

Maku s'approcha et appuya sa main sur la tête de sa petite soeur, affirmant qu'il vérifierait qu'elle efface bien les photos après les avoir imprimer. Amalia esquissa un sourire, elle n'était pas tombé sur de mauvaises personnes semblait-il. Enfin, elle ne pouvait pas non plus être certaine à 100% de la parole du jeune homme, mais tant pis. Len semblait plutôt amusé de la scène qui se présentait à lui.

"Et bah dis donc, j'aurais jamais cru qu'on puisse maîtriser une fille si facilement !"

Son regard se tourna vers sa meilleure amie, qui sentit le danger arriver en voyant son air malicieux. Il n'allait quand même pas..
La brune retint de justesse un soupir en saisissant la main de Len, sur le point de s'écraser sur le sommet de son crâne. Il avait osé. Elle se rembrunit, vexée qu'il ait un geste aussi fraternel envers elle. Le blond était parfois dur à cerner à cause de ses actions diamétralement opposées, comme maintenant.
Levant les yeux au ciel, la jeune femme le toisa, dubitative.

"J'ai fait du self-défense je te signale, alors il faudra un peu plus que ça pour m'empêcher de bouger.
-Hmph !"

Bordant devant l'échec de sa tentative, Len reprit contenance lorsque Maku reprit la parole.

"Ici ça irait non ? questionna-t-il en jetant un coup d'oeil à Amalia, qui acquiesça. Si tu peux les imprimer pour demain ce serait cool !
-Vers quatorze heures trente, c'est bon pour vous ? précisa la brune."

Une photo avec Len.. Aucun doute, elle avait hâte d'en avoir une. Un détail lui revint brusquement en mémoire et elle interrogea Miyuki.

"Au fait, j'ai cru comprendre que nous avions été dans le même collège.. ?"

C'était possible, mais elle gardait peu de souvenirs des personnes qui avaient côtoyé cet établissement en même temps qu'elle, restant seule la plupart du temps. Elle regretta d'ailleurs d'avoir ramené ce sujet sur le tapis, n'ayant pas vraiment envie d'évoquer son passé scolaire.

A ma surprise, le jeune homme semblait amusé de me voir tenir ainsi en respect ma jeune sœur. Il disait qu'il n'aurait jamais cru qu'une fille se ferait maîtrisait aussi facilement. Je le voyais regardais son amie, et je sentais – et je n'étais pas le seul – qu'il voulait tenter le coup aussi. Il approchait sa main d'elle, mais celle-ci ne se laissait pas faire. Ce qui ne m'étonnait pas. La dénommée Amalia disait d'ailleurs savoir se défendre, ayant appris apparemment des techniques pour. Un détail qui ne me semblait pas si illogique, et la fille était aussi populaire que disais Miyuki.

« Len-san, cela ne fonctionne pas pour tout le monde, et je vis avec ma sœur depuis sa naissance, j'ai eu le temps de perfectionner cette technique. » disais-je comme pour justifier son échec.
« Ouais... Non mais vous imaginez ? Mon frère est frêle, faible, mais il a la main forte après avoir manipulé autant de livres dans sa vie... Non, sérieusement, je ne suis qu'une expérience pour lui ! Regardez ce qu'il me fait ! Vous avez pas pitié de mo-Aïe !? Hé !
- Faut bien apprendre à contrôler l'incontrôlable, mais tu ne comprendras jamais.
- ...Idiot de frangin.
- Pas plus que toi.
- Idiot. Double idiot ! Triple idiot !! Tout ce que tu veux ! Je te prouverais ! Mais lâche-moi, tu me fais mal ! Avoue que tu cherches à m'handicaper ! Vous deux, pitié ! Aidez-moi ! »

Ne l'écoutant pas et ignorant ses mains cherchant à libérer sa tête de la mienne, je regardais les deux jeunes gens et me faisait poli tout en proposant un rendez-vous pour remettre les photos. Elle proposait le lendemain à 14h30, là où nous nous trouvions. J'acceptais alors en hochant la tête. Puis finalement, la jeune fille s'adressa à ma sœur et demandait confirmation à propos de ses dires, du fait qu'ils étaient du même collège.

« Difficile d'oublier. » répondait Miyuki, sa tête encore entouré de ma main, mais cette fois, elle l'ignorait depuis qu'Amalia lui avait parlé. « Je connaissais tous les ragots du collège. Les filles populaires sont toujours les cibles de rumeurs chez les autres filles. Enfin personnellement, ça m'intéressait pas tout ça. Je sais que je suis loin d'être une bombe, alors je préfère prioriser mes points forts plutôt que de me plaindre sur un truc aussi idiot. Mais c'était amusant d'entendre les filles se dire des âneries de ce genre. »

Elle souriait, fier d'elle, et tendait son appareil comme un trophée. Elle était dans un tel état qu'elle n'avait même pas remarqué que j'avais fini par retirer ma main. Ce qu'elle disait m'intéressait aussi, après tout.

« Au lieu de répandre des rumeurs, autant les prouver avec des photos ! Ou j'aurais aimé. Impossible de ramener un appareil photo au collège. Donc quand j'avais du temps, j'essayais de voir par moi-même si ces rumeurs étaient fondés ou pas. Et vu qu'il y avait pas mal de rumeur sur une certaine Amalia Williams, difficile d'oublier ce prénom... Ou ce visage. »

De mon côté, je fronçais les sourcils. Maintenant qu'elle disait cela, j'avais une drôle d'impression. Mais plus encore, si elle disait vrai...

« Créer des rumeurs par jalousie ? C'est plutôt méchant...
- Evidemment que ça l'est. Enfin, toi t'étais plutôt curieux sur les nouveaux livres de la bibliothèque plutôt que par rapport aux filles, cela ne m'étonne pas que t'as toujours pas de copine.
- Ohé... »

C'était méchant, ça aussi. Tous les garçons ne sont pas à la recherche de petite amie, voyons ! Je soupirais, préférant laisser ce sujet de côté pour le moment. Je regardais plutôt Amalia, car si ce que Miyuki disait était vrai, le malaise risquait de tomber chez elle. Difficile de parler de souvenirs heureux, dans ce cas...

Amalia lâcha le poignet de Len, qui était visiblement vexé d'avoir échoué. La jeune femme était elle aussi vexée mais pas pour les mêmes raisons que son ami. Ce dernier sembla prendre en considération les paroles de Maku pendant un petit moment, avant que son attention ainsi que celle d'Amalia ne soient attirées par les jérémiades de Miyuki. Celle-ci cherchait clairement à obtenir leur soutient, et étrangement la brune trouva dans son comportement des similitudes avec celui de Len. Elle aurait pu parier son violon que dans cette situation, le blond aurait agit de la même façon. Un léger sourire prit place sur son visage alors qu'elle faisait ce rapprochement, s'attisant le regard curieux du punk.
"Rire ainsi des souffrances d'une enfant, j'aurais jamais cru ça de toi Lily, c'est tellement cruel."
Sa voix était chargée d'ironie non dissimulée qu'il laissa tomber face à la demande de Maku, retrouvant un semblant de sérieux. Les deux amis se mirent d'accord pour se retrouver le lendemain au même endroit vers 14 heures 30 pour récupérer leurs photos.

Amalia se souvint alors de ce que Miyuki avait dit plus tôt, sous-entendant qu'ils auraient fréquenté le même collège tous les trois.
Elle regretta sa question dès lors qu'elle eut franchit ses lèvres. Malheureusement, elle ne pouvait revenir en arrière à présent. Le collège n'avait pas vraiment été une source de bons souvenirs, sans être pire que le lycée. Rencontrer d'anciens camarades n'était jamais très agréable à son goût. Parce qu'ils avaient tous gardés la même image d'elle.
Les Morichi avaient beau l'air de gentilles personnes, si Miyuki se souvenait d'elle, cela incluait forcément sa réputation de l'époque, qui n'avait pas tant changé depuis en réalité. Et elle n'avait pas spécialement envie de s'en rappeler, à vrai dire elle avait rarement envie de se souvenir de quoi que ce soit. Les rares bons souvenirs qu'elle possédait ne pourraient plus jamais se réaliser à nouveau ou étaient simplement faux. C'était aussi douloureux de se les remémorer.
Est-ce qu'un jour elle pourrait se souvenir de quelque chose qui ne lui apporte aucune souffrance ? Cette pensée la traversa et son regard se perdit dans le parc quelques secondes, avant de revenir sur Len. Peut-être qu'avec lui.. Ce serait possible ?

La jeune femme se concentra à nouveau sur les paroles de Miyuki, qui lui expliquait qu'elle connaissait tous les ragots du collège. Ce serait donc un vrai miracle qu'elle n'ait pas entendu parler d'elle. Enfin, vu sa réaction lorsqu'elle l'avait vu, ce n'était même plus une hypothèse à ce stade.
La belle brune écouta son avis sur les rumeurs. Une journaliste dans l'âme donc.. Même si elle avait toujours eu tendance à ignorer les rumeurs, n'en n'ayant donc pas grand-chose à faire de démêler les vraies des fausses, elle pouvait comprendre en quoi voir des élèves se disputer sur des choses aussi futiles était amusant pour un observateur extérieur.
"Et vu qu'il y avait pas mal de rumeurs sur une certaine Amalia Williams, difficile d'oublier ce prénom... Ou ce visage."
Nous y voilà. Amalia souffla, détournant les yeux. Que pouvait-elle ajouter de toute façon ? La japonaise en savait sûrement plus sur les rumeurs la concernant qu'elle-même. Elle savait dans les grandes lignes ce qui se disait à cette époque, mais cela n'était que la partie immergée de l'iceberg. Il y avait sûrement des tas de rumeurs dont elle n'avait jamais entendu parler.

Maku semblait effaré par ce genre de phénomènes, alors que cela coulait presque de source pour Amalia. Après ce que sa soeur ajouta, elle comprit qu'il avait dû avoir des années collège plutôt tranquilles. Un instant, elle se demanda ce que ça faisait, de vivre une vie paisible, sans avoir des problèmes avec les rumeurs.. Une vie qu'elle n'a jamais connu et qu'elle doutait connaître un jour.

"Même au collège ?"
La voix de Len la sortit de sa torpeur. Amalia tourna son regard vers lui et constata qu'il était étrangement calme. Ça ne lui ressemblait pas du tout. Il fixait son amie avec une expression indéchiffrable, ce qui était encore pire que s'il s'était énervé en bonne et due forme. À ce moment précis, Amalia n'avait aucune idée de ce qu'il pensait ou avait l'intention de faire, alors qu'il était si ouvert habituellement..
Sa question ne mis pas longtemps à prendre sens dans son esprit. Évidemment, il faisait référence au lycée. Elle ne lui avait jamais parlé du collège, alors peut-être pensait-il que ce qui s'était passé au lycée était juste un cas isolé. Gardant le silence, elle se contenta de lui jeter un regard entendu. Elle n'avait pas spécialement envie de raconter sa vie devant des inconnus non plus. De toute manière, ce n'était pas une réelle question, il cherchait simplement une confirmation auprès d'elle.

Len sembla réfléchir avant de se tourner vers Miyuki, son expression souriante habituelle scotchée à son visage. Amalia le regarda, sceptique, en se demandant ce qu'il avait l'intention de faire. Plus encore, elle commençait à s'inquiéter: le blond n'agissait pas normalement, il avait l'air énervé, sans le laisser paraître. Mais elle commençait à le connaître trop bien pour ne pas s'en rendre compte.
"Est-ce que ça veut dire que c'est pas la première photo d'Amalia que tu prends ? commenta-t-il faussement amusé. Je pourrais presque te prendre pour une stalkeuse si je ne connaissais pas ta noble cause. D'ailleurs qu'est-ce que ça a donné ? Tu as pu constater que les rumeurs étaient fausses ?"
Mais où voulait-il en venir.. Amalia se doutait déjà que Miyuki n'avait pas pu trouver quoi que ce soit qui aurait pu confirmer une quelconque rumeur, quelle qu'elle soit. En dehors du collège, elle restait chez elle sauf lorsqu'elle devait aller travailler. Len s'en doutait probablement aussi, donc que cherchait-il à savoir ?
"Au fait, c'était quoi comme rumeurs au juste ? Y'avait vraiment que des filles qui les répandait ? ajouta-t-il tout sourire."
Elle finit enfin par comprendre ses intentions.
"Sérieusement Len, sois encore plus subtil pour qu'elle te donne des noms, soupira la jeune femme. De toute façon, ça n'a aucune importance, c'était il y a des années. Ça ne sert à rien de t'en mêler maintenant !
-Ok ok, venez, j'ai vu un truc sympa un peu plus loin, répliqua le russe en changeant radicalement de sujet."
Aggripant sa meilleure amie par les épaules pour la faire avancer, il echangea un regard malicieux avec la japonaise avant de lui souffler de lui ramener les noms dont elle se souvenait en même temps que les photos.
"Len, j'ai entendu je te signale, rumina la jeune femme, obligée d'avancer.
-Fais comme si ce n'était pas le cas alors ! répliqua gaiement le blond."
Vraiment, à quoi ça servait de se venger après tout ce temps ? Elle-même ne se souvenait pas des visages ou des noms de celles qui avaient pu alimenter des rumeurs sur elle. Cela n'avait été qu'une passade dans la vie de ces filles tout comme elle était passée à autre chose. C'était plus simple d'ignorer et d'avancer. Elle avait toujours fait ça. Même si cela lui paraissait inutile de se venger, elle appréciait l'intention de Len à son égard.

Cette journée ne s'annonçait décidément pas aussi joyeuse que prévu. Comment en étaient-ils arrivés à aborder ce sujet déjà ?
Étant donné le malaise ambiant, il serait préférable de changer de sujet. De préférence quelque chose qui ne la concernait pas. Comme s'il lisait dans ses pensées, Len lâcha soudainement les épaules d'Amalia pour se tourner vers Maku.
"Oh mais ta soeur a dit que tu aimais lire non ? Amalia aussi. Vu les non littéraires que nous sommes, si tu l'étais tu ne l'es plus à partir de maintenant, précisa-t-il à l'égard de Miyuki, on va vous laisser en parler entre vous. Nous on doit parler affaire, expliqua-t-il avec un grand sourire avant de prendre un peu d'avance avec la cadette Morichi."
Nul doute qu'il comptait revenir sur le sujet du collège.. Cette fois-ci, elle n'émit aucun commentaire. Ce serait inutile face à une tête de mule pareille.
Elle engagea docilement la conversation avec Maku.
"hm.. J'espère que Len ne vous a pas trop choqué, il est parfois assez.. particulier ?"
Léger sourire d'excuse tandis qu'elle cherchait comment partir sur le sujet léger que le blond leur avait imposé. Oh et puis tant pis. Depuis quand s'embarassait-elle des formes pour dire quelque chose ?
"Je lisais beaucoup aussi lorsque j'étais au collège. C'est toujours le cas d'ailleurs. Vous avez des préférences ?
questionna-t-elle doucement, un peu gênée."

J'écoutais ce que racontait Miyuki avec un regard sérieux, presque dégoûté. Lancer des rumeurs sur les autres parce qu'ils étaient... meilleurs qu'eux dans un certain domaine ? Non, même cela me semblait pas assez précis comme conclusion. Le meilleur mot à donner était la jalousie. Cela restait horrible quoi qu'il en soit. Quand ma sœur finissait, Amalia soupira, ce qui détourna mes yeux vers elle une seconde. J'en discutais rapidement avec Miyuki – qui ne se retint pas de me descendre en me faisant passer pour un geek au final – avant de retourner mon visage à nouveau vers la jeune femme.

Len et Amalia se regardait. J'avais dû rater le début d'une conversation, ou leurs regards suffisaient pour exprimer leurs sentiments et pensées. Ils devaient être proches, suffisamment pour connaître plus ou moins les pensées de l'autre. Je retint un rire en pensant à la tentative du fameux Len de me recopier par rapport à mon geste sur ma sœur. Définitivement, ces deux-là étaient très proches, et Len devait être plus ou moins protecteur envers son amie. Ce dernier se tourna d'ailleurs vers Miyuki pour la questionner sur ses opportunités de photographie et autres. Celle-ci ne prit pas de gants pour répondre à la première question.

« J'ai déjà dit qu'il était impossible d'amener un appareil photo au collège, idiot. Enfin, peu importe. Quant aux rumeurs... Evidemment qu'il y en avait des fausses. Mais je n'ai pas pu tout démentir. Je suis ni une stalkeuse, ni amie avec Amalia. Compliquer de faire un travail comme celui-ci en restant à l'extérieur du cercle. Mais vu que ces filles ne devaient pas être amie avec elle non plus, cela me suffisait, en tant que rayon d'action. »

Je regardais ma sœur avec un peu d'exaspération envers ma sœur, avant de me rappeler quelque chose. Elle m'avait pas demandé un service, au collège, d'ailleurs ? Même plusieurs dans ce genre ? J'ai dû oublier. Cela ne m'intéressait pas, après tout. En tout cas, elle pourrait devenir détective privée, presque, à l'entendre.

Len insistait sur les filles qui lançaient les rumeurs, mais Amalia l'arrêta... un temps. Son ami semblait buté, et cela ajoutait à mon impression qu'il était protecteur envers elle. J'étais curieux par rapport à leur histoire, mais vu que cela ne me concernait pas, je me réfrénais à poser la question. Comme toujours, je gardais ma curiosité pour moi afin de ne pas blesser les gens.

Finalement, Len sorti une excuse plutôt ridicule pour que ma sœur et lui puissent continuer de discuter en privée. Son amie n'objecta pas cette fois... ou ne disait rien, tout simplement, et suivit son conseil, se tournant vers moi pour discuter. Elle s'excusa pour son ami et son comportement. Je lui souriais alors.

« Miyuki est particulière aussi. Cela ne m'a pas choqué. Mais je ne sais pas si votre ami supportera ses sauts d'humeurs si elle commence à le trouver ennuyant. »

J'eus un léger rire qui prouvait mon embarras. J'espérais que cela n'en arrivera pas, et rester à l'écart de Miyuki dans un pareil moment ne me laissait pas de marbre. J'espérais qu'elle ne dépassera pas les bornes... Ainsi, mon inquiétude était visible malgré tout sur mon visage. Mon attention fut cependant détourné quand elle tourna la conversation sur la lecture... suivant probablement les conseils de son ami encore une fois. Je souriais doucement.

« Vous n'êtes pas obligé de suivre ce que dit votre ami, vous savez. Mais soit. Je lis beaucoup... de tout, mais je préfère les romans à énigmes, policiers, thriller... et les livres d'histoire aussi. Notre curiosité est de famille... Mais Miyuki la laisse la pousser, contrairement à moi. Disons plutôt que je laisse mon cerveau vagabonder dans des domaines plus intéressants intellectuellement. »

J'eus un plus grand sourire sur cette dernière phrase qui résumait finalement très bien la façon dont je vis ma vie.

« Et vous ? Attendez, je vais essayer de deviner avec le peu que je sais de vous désormais. » J'eus un sourire qui montrait que cela était un jeu pour moi, bien qu'il était rare que je le fasse et le montre explicitement. Mais de par son passé et tout ce qui s'est dit, je pensais à un genre qui lui permettrait – permettait ? - de s'évader. « Vu que je n'aime pas les options faciles, et donc que les romans de type romance sont donc exclus... je dirais... Science Fiction ou Fantastique. Est-ce que j'ai deviné ? »