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 For Reasons Unknown

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2 participants
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Ivory Lancaster

Ivory Lancaster


Poissons Coq Age : 43
Compteur 172
Multicompte(s) : Yun-Jin

KMO
                                   :

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MessageSujet: For Reasons Unknown   For Reasons Unknown EmptyMer 27 Jan 2016 - 1:50

Jour sans Valentine.


Jusqu'ici ce n'était pas arrivé. Je ne dirais pas que sa présence me rassure ou apporte un quelconque équilibre à l'espèce de désorganisation qu'est ce salon, mais j'avais commencé à me faire à son chaos. Si ça se trouve, quand, dans quelques minutes, je vais pousser la porte du salon, je vais pénétrer dans une autre dimension.

Pour l'instant, mes jours au salon ne m'apportent que de l'angoisse et des problèmes. Bien sûr, il est hors de question d'abandonner la boîte, j'y suis jusqu'au cou et mon britannique de père préférera faire couler le sang Lancaster plutôt que de renoncer à ses ambitions. Un jour de la semaine où je disparais, où je ne me coltine pas la crasse adolescente à ôter en couche pour en faire un produit sexuel moralement vendable, où je ne contribue pas à l'érection de l'empire familial .... La négociation a été rude. Et honnêtement, je ne suis pas encore assuré que ça tienne la route.

Jour sans Valentine. Je suis devant la porte et j'ai un peu de mal à continuer ma route. Je me pose trop de question. Tu rentres, tu verras Féa, tu courbes et tu continues comme les autres jours. C'est quand même pas compliqué. Il ne va pas te manger. Te tuer. Te noyer dans du thé. Hm ? Hm.

Valentine est étrange, bizarre, fantasque, mais je le ressens quand même comme quelqu'un d'accessible. Féa est l'ombre projetée par un meuble, la nuit, dans la chambre, que je fixe hébété, certain que quelque chose me fixe en retour. Féa est l'invisible que le chat fixe soudainement, sans raison et qui me glace le sang instantanément. Je n'ai pas peur de lui, concrètement. C'est plutôt l'incertain qu'il représente qui parfois me pétrifie. Et me fais anticiper cette journée comme une épreuve personnelle. Il faut que j'arrête ma paranoïa.

J'ouvre la porte, le sang douloureux. Mes yeux balayent l'espace. Des clients. Un Féa.
Quand ses yeux m'accrochent, je fixe une seconde puis je courbe. Avant de me redresser et de me diriger vers la salle du personnel. Où il n'y a pas encore ma trace.
Je viens simplement déposer mon sac, ôter mon manteau, m'assurer que mon extérieur est paré à recevoir tous les regards, et enfin, j'enfile mon tablier noir. Je le noue aux hanches. Je ne conçois pas de travailler dans ce genre de lieu en 'civil'.
Une seconde.

Une seconde pour me fortifier. Personne ne viendra te demander de parler. Personne ne te reconnaîtra. Personne ne portera de regard critique sur ta personne. Tout ira bien.

Et maintenant, je peux affronter ce salon et le nippon gigantesque qui me sert de collègue.


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http://keimoo.forum-actif.net/fiches-validees-f111/ivory-lancaster-completeen-charge-ellen-t6005.htm#176339 http://keimoo.forum-actif.net/t9095-playlist#213637
Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
                                   :

For Reasons Unknown Empty
MessageSujet: Re: For Reasons Unknown   For Reasons Unknown EmptyMer 27 Jan 2016 - 2:33

    Nous irons mettre des fleurs sur les tombes. Quand la neige aura cessé de s'effondrer sur le monde et que le ciel sera rendu moins opaque, je pourrais élever vers les nues un regard dénué de ce mépris agencé à une concordance automatique à l'égard de la neige. Nous irons mettre des fleurs sur les fourmis tuées par les flocons. Et dans le silence d'une matinée qui se lève, lourde de sens et avare d'étoiles, je me préparais en silence pour un salon de thé métaphysique.

    Borde moi encore un peu, Joshua. Ou bordel moi. Au choix. Dans mon cœur, un trop plein de sentiments endormis, soulevés, bousculés, rendus intempestifs à cause du trop peu de sommeil ; et je me sentais fatigué. Mes doigts glissaient de mes cheveux, -que j'essayais d'arranger d'une main-, aux siens, mèches blanches qui pourfendaient l'oreiller, tâchant la nuit et le calme de sa chaleur trop rapidement abandonnée.

    Le compte à rebours débutait, j'étais déjà presque en retard. Attrapant une écharpe, attachant une valeur trop affective au châle nocturne qu'elle illustrait, j'achevais de me couvrir pour affronter une tempête inexistante. Les journées trop longues d'un monde trop froid ne m'interpellaient pas plus que ça. Je me retournais, une dernière fois, posant les paumes sur le matelas, et ma bouche sur son front, capturant entre mes lèvres des cheveux décolorés. Bonjour, toi.

    En rentrant, nous feront des peintures d’ocres sur le bout de tes doigts.

    Sous la nuit, les foulées sont silencieuses, la neige explosée sous les semelles réduite au niveau de murmure dans un fracas du reste. Le vent, les éléments, et le trop de couleurs qui se mêle, s'emelle, assez pour que je ne perçoive plus que du bleu et du bleu. Est-ce que c'est à moi que vous aviez dit posséder un univers trop monochrome, Valentine, sérieusement ?
    Il est cinq heure trente quatre du matin, je n'ai vraiment pas assez dormi.

    Les voitures avançaient au ralenti, et moi je traversais une intempérie qui ne voulait pas se voir achever. J'aurais aimé, en cet instant, posséder le pouvoir de certains messies, et dire à la neige « stop, ça suffit ». Mais pernicieuse jusqu'au plus profond de son essence, elle accompagnait mes déplacements jusqu'à la fin de la traversée d'une ville aveuglée. Comme une amie, moqueuse, elle s'était glissée, amante infernale, contre ma gorge, réduisant à néant la pseudo-barrière d'une couche de vêtement. Je grelottais. Cinq heure quarante huit.

    Les phalanges rougies par une dépression trop vive que la température faisait mordre, je forçais le viol de la serrure, méprisant le verglas et le gel, avant de repousser avec un peu trop de violence la porte boisée d'un salon qui s'était cru en mesure de me résister. Cinq heure cinquante deux. Je refermais la porte. Je n'étais pas en retard, finalement.

    Pas de Valentine aujourd'hui. Le mot épinglé affichait la nouvelle, et je le décrochais du mur, allant glisser mon blouson dans un coin de la remise. Les premières théières vinrent flirter avec la plaque électrique, et je disposais les primordiaux étals, soucoupes et tasses de thé alignés. Le salon se réchauffait lentement, et j'allais vérifier le toussotement régulier d'une chaudière trop âgée. Comme un maître d'orchestre face à des chaises vides, j'imaginais, activant en une première visualisation la réalisation d'une musique à venir. Quand Valentine n'était pas là, je prenais à cœur d'entretenir ce qu'il ne regardait pas. Le cadran affichait six heure. Des pas dans la cour m'indiquèrent l'arrivée des premiers employés. Ils pénétrèrent en silence, retirant neige et chaussures, sous mon regard, s'inclinant tour à tour dans un ordre établi par l'habitude. J'allais vérifier les théières, commandant d'une voix trop basse les premiers ordres pour les thés. Les couleurs furent organisées, les serviettes pliées. Je rectifiais, souvent dans un murmure, parfois dans un grondement, la mauvaise organisation. Les premiers clients commencèrent à défiler, quatre, puis cinq. On les installa à des tables séparés. Six heure trente.

    Naoko dans un coin, à préparer le service à thé. La porte s'ouvrit, je relevais les yeux de la commande d'un client, attrapant du regard la silhouette indéfini d'un individu bien trop nouveau dans ces lieux. Récent, Ivory Lancaster ne me laissait pour impression qu'un vieux souvenir de chat-fantôme. J'achevais la commande, signalant par un battement de paupière notoire que j'avais remarqué la révérence de Lancaster, et puis je me dirigeais vers le comptoir. Six théières étaient préparés, le service d'eau devait être assuré.

    « Lancaster-san. »

    D'un mouvement de la main, je lui intimais de rappliquer près de moi, de l'autre côté, tandis que deux employés se bousculaient pour la distribution des thés commandés.

    « Valentine n'est pas là aujourd'hui, donc on ne peut pas assurer un service habituel. Il ne m'a rien laissé à ton égard, mais je ne peux que te conseiller de prendre des initiatives. Ne laisse pas de vaisselle neuve entre les mains de Tanaka. Et laisse la tranquille aussi, elle a une bonne influence sur les clients trop énervés. Toi, tu dois trouver ton rythme ici. Prends cette théière et va t'occuper de la grand-mère installée à la table à droite. Tu t'occupes d'elle pour le prochain quart d'heure. Je dois gérer les autres. »

    Ordre, exécution, s'il te plaît. Le ton est poli, presque amical, mais professionnel, et ne souffrirait d'aucune réplique. Et puis, ça n'est pas vraiment un piège. Je veux juste que tu me montres comment tu t'en sors par toi même. Je lui souris.

    « Bon courage. Au besoin, je suis là. »

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