₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 La fille d'à côté

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MessageSujet: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyLun 15 Sep 2014 - 0:18

Les Intempoels II

La Fille d'à côté
NOUS SOUVIENDRONS-NOUS DE NOUS

J'avais l'habitude de la croiser dans les couloirs de l'académie.


Dans son passé ou son présent, Valentine ne se souvient plus s'il rêve où si ça s'est vraiment déroulé. Ce RP est toujours un HRP faisant suite aux [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dans un contexte où le temps n'a pas d'emprise. En ce temps là, Valentine est encore un étudiant, fraîchement rentré en psycho à l'académie Keimoo. Au final, que ce soit le deuxième étage du lycée ou celui de l'université est une des futilités qui ne sera pas expliqué ici. Détail à part, voilà comment ça s'est encore déroulé.

Yui avait l’habitude de croiser l’Araignée dans les couloirs de l’académie. Elle était toujours de rouge et de noire, ou alors si c’en étaient d’autres, c"étaient ces couleurs là qu’il ne pouvait délier à son identité. Et souvent, leur entrevue finissait sur cette même question : Yui, est ce que tu te souviendras de moi ? Question à laquelle dans cet espace de non-lieu et de non-temps, Valentine se retrouvait toujours sans réponse parce que c’était pile à ce moment là que son sommeil s’achevait sauvagement, telle une attaque nette, brutale, animale.

Yui Valentine dormait de manière générale assez mal mais il n’y avait rien d’étonnant à ce fait-là. Le personnage assez torturé de cette époque révolue suffit en guise d’explication. Mais l’important n’était pas là ; l’important c’est que cette fille là, il la recroisait sur plusieurs nuit d’affilée, comme une histoire qui s’entrecoupe à chaque réveil.

Cela dit, ce n’était pas comme s’il dormait non plus. C’était un espace assez étrange ou peut être même du pseudo-vécu, où la fille d’à côté de ses pensées se débrouillait toujours pour le croiser dans les couloirs de l’école. Dès lors qu’il réentendait sa question finale, quelque part un miroir lui renvoyait à elle, cette réponse silencieuse, et toi donc Prédatrice, te souviendras-tu de moi. Alors en fin de compte, ce n’était guère plus qu’une peur en commun qui les faisait trembler à l’un comme l’autre. Et au final, Yui commençait même à en oublier le caractère éphémère de la chose.

-Est-ce que tu ne pourrais pas me croiser en dehors de ces couloirs là ?

Valentine, sans le dire, espérait qu’elle laisserait cette fois les poissons tranquilles dans leur aquarium.

Et il avait oublié son nom, celui de la fille d’à côté, parce qu’elle s’était cachée derrière trop de mots et concepts de mots. Mademoiselle Rouge, l’Araignée, la Prédatrice. Mais ce n’était à ses yeux, pas bien grave.
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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyDim 5 Oct 2014 - 0:07

    Chapitre premier : le chaos sous tes cils.

    Te souviendras-tu de moi ?
    Yui Valentine, te souviendras-tu de moi ?

    C'est ton nom qui se répète dans des nuits qui s'achèvent, et là où le temps se fige et se glisse entre les lèvres d'un garçon aux cheveux trop noirs, je vois la vie s'effacer pour laisser place à un néant qui n'a de couleurs que celle de ta peau. Je ne me souviens pas de toi, car tu n'as cherché à retenir que ce que je ne pouvais pas maîtriser, et dans ton existence, je me fis à la destinée. Te souviendras-tu de moi ?

    (…)

    Silence.
    Le mystère des jours sans repos n'avait eu de cesse de m'atteindre, et s'écoulant en dehors des cercueils chronophages, le monde s'était tourné et retourné sur lui-même, sans parvenir à tuer le syndrome d'une Reine Rouge trop lassée par la stagnation pour cesser de courir. Et dans ces mouvements quasi immobiles, les jours et les nuits étaient devenus des empans trop étoffés sur ma conscience pour que je ne cherche pas à me dérober aux fioritures absurdes de l'intemporalité. Là où il y avait eu un autrefois onirique résidait un vide supplicié, martyr cynique offert aux lions de ma pensée. Et incessamment, revenait cette question posée par une voix du passé, que je ne reconnaissais plus, mais qui avait glissé sous ma langue. Te souviendras-tu de moi ?

    Je peignais mes lèvres de ce rouge qui avait du marquer ton œil. T'en souvenais-tu ? Tes pupilles aux couleurs éteintes avaient accrochés ce carmin trop dévoilé. Un peu comme mes jambes. Un carmin qui suintait et que je mordais ou léchais, un carmin qui s'étirait et déchirait, un carmin qui m'obsédait. Et qui manquait presque d'effacer ce qu'il tentait de recouvrir. Dans la noyade immatérielle de nos idées entassées dans ce vestibule mental de notre rencontre, il y avait ce gris au mur et au sol, que j'admirais, immobile et silencieuse, dans la volonté dévorante d'attendre le moment propice pour projeter ma couleur et tâcher ton existence. Je ne me souviendrais de toi que lorsque tu présideras à ces pensées que je t'accordais. Quand tu seras effacé, me souviendrais-je de toi ? Ton nom, en une syllabe, une diphtongue murmurée, valait bien de se faire avaler.
    Yui.

    Qui posait cette question ?

    Et fatalement, il fallait que nous nous retrouvions. Où, quand ? Je ne le sais pas, je ne l'ai jamais prévu, et il n'y avait pas de date encerclée dans mon agenda qui aurait pu prévaloir cela. Je marchais, tu étais là, et c'était toujours assez suffisant pour que cela tienne lieu de rendez-vous. Nous nous regardions un peu trop, sans doute.

    Cette fois-là, tu sais, je m'étais habillée comme un homme, et mes jambes n'étaient pas nues.
    Mais le rouge, partout sur mon corps, tu l'avais prévu ?

    « Est-ce que tu ne pourrais pas me croiser en dehors de ces couloirs là ? »

    J'avais souri.
    Je crois bien que j'aurais pu m'en aller. Peut-être que cela aurait été dommage, et je m'en étais assez rendu compte pour ne pas m'écarter, et soulevée sur les aiguilles de talons trop hauts, penchée au dessus de ton visage, j'avais souri. J'avais souri pour ce gris qui méritait le rouge, pour le silence des livres que tu n'avais pas à cet instant-là, contrairement à la première fois, et je n'avais rien dit. Sourire s'était passé de mots, et j'avais attendu que ce soit autre chose qu'une fuite qui me fasse m'en aller. Une obligation, sans doute. J'étais partie.
    Nous devions être ailleurs, ensuite.

    « Si je te disais que nous pourrions nous rencontrer sur des rails. Nulle part ailleurs, simplement des rails. Imagine un décors autour, si tu y tiens, mais concentre toi sur ces rails. Tu ne sais pas s'il y a un train, il est peut-être devant ou derrière. Concentre toi, Valentine. Sommes nous encore dans ces couloirs, ou est-ce que tu m'accompagnes, sur ces rails ? »

    Des rails de la discorde.
    Mais j'avais l'initiative, puisque c'était à moi de te prendre la main pour t'emmener dans cet univers autrement plus intemporel que là où nous étions déjà aller. Pourquoi se cantonner à la réalité quand nous pouvions explorer ta mentalité trop inconnue, et mon désir trop morbide ? Ailleurs que dans un couloir, loin des contrées humaines et sociales. Juste les rails sur lesquelles je te ferais marcher presque autant en équilibre que je ne l'étais sur mes talons aiguilles. Le vent vint soulever mes mèches, et j'étirais ma bouche en un sourire cramoisi.

    « Le train. »

    Qui a posé la question, Valentine ? Qui a dit « Te souviendras-tu de moi ? »

    « Est-ce qu'il est devant nous, ou derrière nous ? »

    Et mes doigts, serrés sur ton poignet, t'aiderais à trouver l'équilibre, si tu faisais les premiers pas sur ces rails, Valentine.

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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyDim 19 Oct 2014 - 9:04

- Je viens avec toi, Prédatrice.

Dans sa tête, le décor présent s’estompe, englouti par le noir et ne laissant que des rails apparaître pour disparaître à perte de vue. C’est si facile. Nous y sommes. Il sent que la prédatrice le retient par le poignet, comme si c’était lui l’enfant à perdre l’équilibre alors qu’il doit être bien plus grand, malgré les talons à l’infini que porte de la demoiselle en rouge. Il l’observe, défait tranquillement ces doigts qui l’enchaînent et les saisissent entre les siens pour l’entraîner dans sa vision des faits. Il s’est alors retrouvé face à elle, l’un et l’autre de chaque côté du rail.

Elle est morbide, il ne l’est pas. Mais cela ne veut pas dire qu’il se définit dans le bon côté des choses.

- Qu’est ce que tu racontes ? Le train ne peut venir que de gauche ou de droite. Tu parles de quel côté ?


Sa question se perd dans la contemplation de ces lèvres couleur sang, rouge, trop rouge. Quelle est la futilité de cette question quand d’une manière où d’une autres ils finiront par être percutés quelque soit le côté duquel le train arrive. Très honnêtement, Yui voudrait que la machine soit déjà passée ; tant qu’à préférer, autant être que ne plus être. Il se souvient de l’avoir déjà révélé quelque part… quelque part, c’est où déjà ? Là, comme sa tête confortablement posée sur les jambes de Kami ou là bas sur les rails ? Il ne raccroche plus son intemporalité.

-… pourquoi des rails ?


Pourquoi. Mais un bruit lointain et puissant couvre sa voix alors qu’il scrute les yeux de l’araignée, alors qu’il attrape son visage pour essuyer le carmin de cette bouche tentatrice. C’est mieux comme ça, peut on lire sur ses lèvres à lui à défaut de l’entendre. Yui Valentine a sourit mais dans le fond, il s’est mit à trembler sans retenue. Ce train.

- Je crois qu’il arrive ton train,
a fait quelque part un Valentine posé.

Celui qui est allongé là sur cette parcelle de couloir de l’académie. Celui qui se fera reprendre par un surveillant qui leur rappellerait sans doute une tenue plus adéquate à adopter en tant qu’étudiant. Se peut-il qu’il existe à deux endroits à la fois, se pourrait-il que cette fille et lui communiquent autrement que par la parole. Les experts scientifiques en matière rêves télépathiques se les arracheraient pour les avoir en cobayes. Ah... toutes ces théories fumeuses. Sur le bout de ses doigts à lui, le pourpre est resté.

Est-ce que cette fois c’est un adieu ?

Vraiment …?
Il a fermé les yeux.


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Heurts
AND STOP-MOTION

On pourrait, par exemple être à l’intérieur de ce train, a susurré une pensée rebelle. Mais dis-moi, Prédatrice. Une dernière question. Tu t’appelles comment …déjà?
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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyDim 16 Nov 2014 - 17:23

    Chapitre second : Les fondations inversées.

    Il fallut que tu inverses les positions, les nôtres, celles de nos pieds et de nos hanches, pour que l'orientation de nos regards se superposent à des vérités que je n'avais pas envisagé alors. Devant et derrière disparurent, remplacés par gauche et droite, et les dimensions en quatre temps que j'ai toujours cru comprendre, pour les avoir apprises, m'apparurent alors comme les perditions les plus effarantes des réalités dans lesquelles je manquais de me perdre. S'il fallait tendre des fils, pourquoi ceux-ci étaient toujours trop fragiles, dans la toile dont nous pensions connaître la structure ? Pourquoi fallait-il que ce que nous pensions secret et intime soit si facilement envisageable par le monde, et compréhensible aux autres ? Mes lèvres restèrent immobiles, sans que le moindre sourire ne viennent les étirer. Le temps était-il à l'introspection où la violation ?

    « Qu’est ce que tu racontes ? Le train ne peut venir que de gauche ou de droite. Tu parles de quel côté ? »

    Gauche ? Je tournais mes yeux vers sa droite. Ou peut-être droite. Mes prunelles glissèrent vers la gauche. Pendant un instant risible, presque en riant, je faillis te répondre que je ne savais pas, et que cela ne comptait pas vraiment. Gauche ou droite ? Mes prunelles se plissèrent, le fixant lui, dans la fonte enflammée de mes prunelles contre les siennes. Heurt implacable des consciences qui voudraient presque s'écraser l'une l'autre, dans une domination au mot incorrect. Une sorte de contemplation, un murmure de l'être, et le soubresaut implacable de la volonté de l'existence . Tu es devant ou derrière, Yui ?

    Je le vois remuer les lèvres, dans une question qui n'existe brusquement plus. Oï, Valentine. Parle plus fort. Sa voix est écrasée par ces vibrations ténues des rails qui sont martelées. Dans un compte à rebours qui fait se saccader la course des secondes, là où les rouages vont bientôt se bloquer, faute de mécanique, le heurt apparaît comme inévitable. Je me demande, tu sais, s'il n'était pas mieux de se cantonner à la question « Devant ou derrière ? » Parce que cela nous a sans doute fait perdre notre temps. Ou pas. Peut-être que ça l'a rempli. Si tu avais répondu à la question, sans émettre d'opposition, nous aurions peut-être simplement attendu, dans le silence, d'attendre que celui-ci soit remplacé par ce bruit qui s'élève.

    Le rouge s'étiole, s'étale, s'efface et fait place. Mes prunelles abaissées, j'étudie la peau contaminée de Yui. Sur le bout de ses phalanges, un rouge qu'il me vole et qui me ferait presque me voiler la face. Un rouge étalé, qui marque, qui a débordé, en des peintures de guerre trop féminines, trop brusqués, sur le blanc de ma peau, sur le blanc de la sienne. Je soupire. C'est un peu comme un vol, ce retrait de couleur, si ce n'est qu'il est assumé. Il a cet air étrangement satisfait, qui ne me donne envie de lui faire remarquer qu'il pourra ôter tout le carmin qu'il veut, jamais il ne détachera cette couleur de mon âme. Mais je ne lui dis pas, je suis quasi certaines qu'à quelques instants du crash, il sait que le rouge est la couleur dominante du moment.

    Mon sourire apparaît, tranchant, au milieu de ce rouge étalé.

    « Peut-être même qu'après, il y aura plus encore de rouge que toute autre couleur. Je serais presque prête à le parier, Yui. »

    Presque.
    Je ne parie que très rarement. Je ne l'ai jamais fait avec ma propre vie.

    « Ici, l'enjeu, ce serait d'oublier. Tu te souviens ? »

    Il a fermé les yeux.

    Réveille toi.
    Ma main se lève, et dans un mouvement qui tranche l'air, vient frapper sa mâchoire.
    C'est l'impact.

    « C'est passé, Valentine ! Ouvre les yeux, et regarde moi. »

    Je veux ses yeux gris heurtant le vert des miens. Je veux sa conscience entre mes griffes, et mon sourire devient l'hémicentre de tout un mécanisme réflexe qui me fait lui attraper les épaules, et le secouer. Tu te souviens de moi, n'est-ce pas ? Si je n'avais pas abaissé mes yeux jusqu'à ce livre de psychologie, cela n'aurait été qu'un souvenir. Cela aurait une possibilité d'avenir. Peut-être. Tu ne me connaîtrais pas, et tu ne serais pas là. Je ris. Je ris de ce rire moqueur, qui grince, qui font se claquer mes côtes, et frémir ma colonne.

    « Le train n'existe pas. Nous sommes à la gare, maintenant. Le train n'existe pas tant qu'on ne décide pas dans quelle direction il doit arriver. »

    Je m'écarte.

    « Après, si tu veux, tu peux retourner sur les rails. Il n'y a rien qui t'oblige à rester là. Tu n'es même pas vraiment là, de toutes façons. »

    Mon rire se tait, mon sourire dure. La gare est silencieuse, vide de monde, mais lumineuse. Il y a le choix de prendre n'importe quel chemin : les néons électriques empêcheront toute perdition.

    « Pourquoi tu as fermé les yeux ? Est-ce que tu avais peur ? »

    Mes talons claquent dans ces mouvements qui me font me rapprocher de lui, mes prunelles cherchant à saisir la réponse qu'il m'offrira.

    « C'était un choix : celui d'accepter ou de réfuter. Est-ce que fermer les yeux, c'était s'abandonner à la fatalité, et subir ? Pourquoi tu as fermé les yeux, Yui ? »
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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyDim 16 Nov 2014 - 19:49


Divergences
ET NOUS NOUS SOUVIENDRONS DE NOUS
DANS 3 DIMENSIONS




DIMENSION PREMIERE

Le choc est sec, le choc est violent, et si brutal qu’il ne se relèvera pas. Il ne sent pas… ou plus ? Le train a bien heurté son corps mais il entend encore Kami, quelque part. Monde sombre, espace noir, il ne sait pas très bien où le mènent ses pas mais il va. Sous ses pieds, un tapis aqueux qu’il imagine pourpre et il se dit qu’il se vide peut-être de sa substance. Est-ce que tout s’est terminé comme ça ?

-Non, articule-t-il. Non Prédatrice, je n’arrive pas à me souvenir. Mais tu as raison, il y a encore plus de rouge.



Pourquoi parie-t-elle, il y a des choses qui lui échappent.
Un peu trop, pour dire vrai.

-Je ne te vois pas,
a-t-il soufflé. Je suis désolé.

C’est peut être bien la première fois qu’il s’excuse sans arrière pensée.
Peut être que s’il avait su, il aurait du tenter de quitter la vie plus tôt pour voir au-delà.

« C'est passé, Valentine ! Ouvre les yeux, et regarde moi. » L’obscurité reste la seule chose qu’il  voit. Il aligne ses pas.
Quelque part.

Mais c’est beaucoup trop calme.



DIMENSION SECONDE
C'est passé, Valentine ! Ouvre les yeux, et regarde moi. Elle ment. Il sent qu’on le secoue. …Pourquoi.

C’est une couleur verte qui le réveille violemment.
Il secoue brièvement la tête, fronce les sourcils sous l’effet d’une gifle passée depuis trop longtemps. Quand il se passe la main sur la joue comme s’il était son propre acteur extérieur, les phalanges qui l’ont heurté ne sont déjà plus. Et quand il cherche à la repousser pour se dégager de cette secousse, c’est une séquence déjà terminée. Le gris dans le vert de cette fille, il revient à sa conscience et c’est un brusque retour où il étudie, fouille, pille et retourne tout ce qui lui est donné de voir derrière cette couleur ennemie au rouge. Il grimace ; une baffe, c’est désagréable. Dans l’autre main, il voit alors le rouge des lèvres de la jeune femme étalé sur son pouce. Pourtant, lorsqu’il lève le regard, le pourpre est toujours bien dessiné à son emplacement habituel. Tu as raté un épisode, tu l’as raté ! , martèle une pensée silencieuse.

Il a levé sa main coupable pour montrer le même rouge que celui qui orne les lèvres de l’araignée.

-Oui c’est passé, a-t-il répété d’un air grave. Mais ce n’est pas fini.

Il n’est jamais parti des rails, puisqu’il y est encore, dans cette boite noire au sol noyé d’ocre, dans cet espace post-mortem. Alors qu’ici, les lumières dévoilent leurs secrets, le vide trompé par le silence. Valentine a rabaissé sa main au pouce teinté de rouille. Et alors, il raisonne.

-Je voulais te voir autrement que derrière ton rideau inutile de rouge Prédatrice. Même si tu le portes bien, j’aime bien sans aussi,
a-t-il simplement répondu. Elle s’en fiche et il s’en fiche qu’elle s’en fiche. Quant aux rails… je n’y suis pas par volonté, mais ça s’est passé, je te dis. Tu as oublié ?

Haussant des épaules, Yui attend un train qui n’arrive pas. A-t-il réellement fermé les yeux avant l’impact où est ce que l’impact a-t-il eu lieu juste avant qu’il croit l’avoir fait ? Inconsciemment, il suit les pas de celle qui se cache derrière une image. Celle qui l’épie, celle qui continuera à le faire tant qu’ils n’auront pas résolu leur dilemme. Un rire résonne, brouillant les hertz vibrants puis voilés dans les airs.

-Toi non plus tu n’es pas vraiment là,
rétorque Valentine en soupirant. Alors décide de quel côté il arrive, mais dépêche toi, il fait froid.

Il a imaginé de la buée et elle est sortie de sa gorge. Pour lui, le train est déjà passé.
Alors il essaierait de ne par rater le prochain.

-Ce n’est pas moi qui ait fermé les yeux…




TROISIEME DIMENSION

Chaleur, lumière vive. Valentine est toujours allongé au sol, la tête calée sur les jambes de Kami. Et soudain, il agrippe la main de cette dernière, se crispant dans cette angoisse au fondement renversé.

- Kami. Est-ce qu’on peut rattacher ces trois dimensions ? C’est toi qui m’a fermé les yeux.
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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptySam 21 Mar 2015 - 23:28



    La fille à côté de toi.


    Chapitre troisième. « Trois temps, quatre soupirs. »


    Un.

    Étalé, dévoré déloyalement, le rouge s'est fait absorbé, et sous mes paupières tuméfiées, je contemple fixement les prunelles pâles d'une mort que je côtoie depuis suffisament de temps pour avoir appris à ne plus me sentir concernée par son approche. Elle est cette amie intime qui a joué en glissant ses doigts dans mes cheveux, et amante de mes nuits, a tordu mon corps en des rêveries qui s'exposent sous les filiations des univers oniriques. Mais au delà des songes, au delà des murmures et des soupirs, au delà des violons et même des grincements de lit, il y avait constamment sa présence, camarade de ses propres envies. Le rouge ne se satisfait pas pour autant, et je ne comprends pas. Dans la lueur de ma conscience qui vacille, je viole la résistance futile de mon corps qui cherche à s'endormir, pour ouvrir les yeux. Il est hors de question, hors de question, principes élevés et résistance acharnée, que je me laisse inonder par ce qui ne saurait me combler. Hors de question que mes mains n'atteignent pas l'éclat pugnace d'un vermeil qui ne saurait cesser de colorer ma peau, mon identité. Mon dieu, le monde part à la renverse, mais je refuse, -hors de question-, de céder. Qu'il s'écroule, qu'il s'effondre, qu'il brûle et disparaisse, je ne mourrai pas. Mon cœur hurle, et j'explose mes os, mais je ne resterais pas allongée ainsi. A dieu ma conscience, à dieu mes relents d'humanité, à dieu mes viscères et ma dérivabilité, je ne me laisserais jamais devancer.
    Je ne mourrai pas. Je soulèverai l'Enfer.

    Mes yeux sont ouverts.

    Je suis simplement contaminée par cette terreur qu'il transmet de ses prunelles devenues aveugles. Le suis-je ? Je ne sais pas. Voir sa face aux traits trop nets est sûrement une preuve irréfutable à ce fait qui s'empare de mes viscères et les lacère, pour me faire paniquer. J'inspire, le rythme est étrange, mais je me maîtrise encore. Ma main, encore une fois, vient claquer sa mâchoire que je crois trop fragile. Superstition stupide, où les phalanges tapent, et les ongles crissent. Sous mes veines, je crois percevoir les gerçures d'une neige qui ne tombe nulle part ailleurs que dans mon esprit, et ce blanc trop vide me fascine autant qu'il me dérange, car il étouffe la vivacité d'un rouge qui ne saurait céder le pas. Je reporte la faute sur toi, trop pâle, trop plié sous cette tempête qui fait rage dans ma tête. Je voudrais te griffer, et te faire saigner. Tu en serais bien puni, et j'apprécierais cela. Mais ce serait assurément trop facile, et je ne veux pas noyer ce monochrome de ton être exposé.

    « Tu ne vois pas ! Naturellement, que tu ne vois pas ! Tu ne sais pas regarder ! As-tu seulement appris à regarder ? »

    Je rage et feule, et mon comportement de chat en colère m'émeut plus qu'il ne m'énerve. Je dissipe en un murmure les conventions de mon attitude. Visage qui redevient lisse et plat, silencieux et impassible. Suivant.

    Deux.

    Je soupire, et le monde s'évapore dans cette brume qui flirte avec mes lèvres. Un baiser pour le vide, qui n'apporte ni consolation, ni réponse. Mon écho se perd, et j'inhale une respiration que je renouvelle en une constante régulation de l'instant. Le monde tourne t-il en boucle ? Je ferme les yeux, comme pour réfuter, à mon tour. Je sais que ce rouge sur ses doigts est une marque que je ne peux dénigrer, mais je ne veux laisser passer aucune possibilité de fuite à ce destin qui cherche à m'entrainer, alors que je le méprise du plus profond de mes croyances. J'ouvre les chemins, je délie les possibles. Cela ne peut être autrement, et les inverses ne m'attirent pas.

    Je voulais te voir autrement que derrière ton rideau inutile de rouge Prédatrice. Même si tu le portes bien, j’aime bien sans aussi.

    Je ne réponds rien, et les prunelles concentrées sur un détail qui ne m'intéresse pas vraiment, je suis à l'instar d'une petite fille modèle qu'on complimente et qui n'ose réclamer un surplus de ces paroles câlines. Mais je voudrais, assurément je voudrais, et cette envie me ferait presque tendre les mains, pour m'emparer de son visage, et en souriant doucement, lui demander « Encore ». Mais il me parle des rails, mes volontés partent en éclat, et je retombe, terne, dans un voile de poussière qui m'enveloppe. Je sentirais presque mes lèvres graisser sous ces pores tourbillonnant, venant m'emmurer de leur présence trop lourde, trop fragile. J'expire. Il y a cet énervement latent qui s'étend sous ma peau. Il faudrait que je respire plus calmement, mais pour cela, il faudrait se montrer vaillant. Alors je débarrasse, d'un revers de la pensée, mes désirs trop calamiteux, pour me concentrer sur son visage, les sourcils froncés.

    « Je n'ai pas oublié. »

    Absolument pas.

    « Je n'avais juste pas envie de regarder. Tu sais ce que j'aurais vu ? Une purée de chair. Ton visage trop proche du mien, explosé, exposé dans mon collimateur. Je te vois déjà beaucoup trop, là, et je te vois bien trop. Avec ton nez, tes yeux, tes joues, tes lèvres, tes sourcils, tes paupières, tes cernes, tes petites rides, et ces imperfections de la peau. Je te vois beaucoup trop, et je sais que tu es là, et ça ne cessera pas tant que je n'aurais pas détourné le regard. Alors pourquoi est-ce que j'aurais oublié, dis moi ? »

    La buée est comme un serpent qui me donne envie d'attaquer. Je reste sur mes gardes. Le train pourrait être là. Peut-être ailleurs. Je ne sais plus, et cette collision me fait perdre mes repères.

    « Tu as inversé les rôles. »

    Je jurerais presque que tu fumes.


    Trois.

    Sa main s'empare de la mienne, et j'ai envie, Yui, d'arracher ces phalanges qui se pressent contre les miennes, avec si peu de tact, dans un contact trop violent. La peur n'est pas permise, car c'est passé, tu me l'as dit toi-même. Je me lève. Une envie de hurler ou de rire, de rugir ou de pleurer. Je ne sais pas mes prunelles s'étrécissent, et j'esquisse un mouvement. La toile devient une stratégie de déplacement.

    « Ne raconte pas de conneries, Valentine. »

    Une esquisse de sourire.

    « Bien sûr qu'on peut. »

    Je viens presque planter mon regard au dessus du sien, dédaignant l'idée que j'aurais pu glisser mes doigts dans ses cheveux. Il a eu, quelque part, la prétention trop vile de vouloir voir de l'autre côté du rouge. Et cela est une terreur infanticide. Je secoue les épaules, comme pour chasser le châle trop lourd d'un passé qui est réduit au souvenir.

    « Dans notre monde- »

    C'est un aveu, Yui. La confession de mon humanité.

    « -il y a onze dimensions actuelles. Je ne doute pas qu'il en existe beaucoup plus. Tu en comptabiliserais combien, toi ? »

    Je me penche jusqu'à lui, mes rotules viennent toucher la surface d'un sol que j'ignore. Si j'avais eu cinq, dix, vingt ans de plus, est-ce que tu m'aurais connu ? Est-ce que tu te serais souvenu mon nom ? Ne m'appelle plus Prédatrice. Je suis Kami.

    « Nous pourrions aller ailleurs. Là où il n'y a pas de trains à prendre, ni dans la gueule, ni simplement. »

    Un sourire, effleuré, vient souligner l'idée, tandis que je lève les yeux, cherchant à reconnaître les lieux. Plus de rails, plus de quais, plus de terre et plus de poussière.

    « Tu te souviens de quand tu étais petit ? »

    Ils sont deux. Une fille et un garçon. Deux enfants, que l'on croirait semblables, qui ne le sont pas pour autant. Pas vraiment. Mes yeux se perdent sur Eliane, dont je ne connais même pas le prénom. Le silence est présent, les enfants ne nous voit pas. J'attrape l'épaule de Valentine, comme pour casser son os de mes doigts. Une pression qui s'accentue encore plus quand je me penche vers lui.

    « Si tu avais le choix, tu transformerais les choses ? »

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MessageSujet: Re: La fille d'à côté   La fille d'à côté EmptyMer 8 Avr 2015 - 22:15

Et moi je jurerai que je fume mais que je n’arrive pas à le prouver. Peut être, simplement, parce que je ne fume pas. Parfois, je me demande pourquoi je vais chercher midi à quatorze heures. Valentine secoue imperceptiblement la tête alors que Kami s’emporte. Il ne fait pas fi de ses états d’âmes parce qu’au final, ça lui échappe ; il ne saisit pas l’essence même de ce qu’il est en train de traverser, pourquoi ces strates oniriques, pourquoi ce train qui n’arrive pas.

-Ça va bien Kami. Je sais autant regarder que ce que tu sais voir,
réplique-t-il.

Un sourire nait sur son visage et il secoue la tête en se remémorant ce qu’elle voit, elle la Prédatrice.

- Ce que tu dis…


Il a ri, -de bon cœur, pour une fois. Par pure élan de politesse, il ne lui enfoncera pas un coude dans les côtes pour en ricaner un bon coup, comme ce qu’il aurait fait avec Eliane. Non, au lieu de ça, il se concentre encore sur ces rails, comme si ils allaient décider du tournant de sa vie.

-Je n’y crois pas, à la purée de ma chaire,
annonce-t-il d’un air tellement léger. Tu sais, ça ne peut pas m’arriver ce genre de choses.

S’il avait su ce que son futur proche lui réservait, aurait-il eu l’audace de répéter la même chose aujourd’hui ? C’est étrangement drôle comme les souvenirs du passé sont toujours plus rattrapables que ceux de l’avenir ; c’est étrangement drôle, cette distorsion du temps. En attendant, Valentine n’a que faire du serpent prêt à attaquer, de l’araignée attendant le moment opportun pour engluer la proie dans sa toile. Peut être parce que Kami ne lui a jamais vraiment fait peur malgré tout ce qu’elle dit et tout ce qu’elle fait. Peut âtre aussi parce qu'il l'apprécie comme elle est.

-

-Onze, …,
murmure-t-il pensif comme pour caresser le nombre de ses pensées alors qu’elle se penche, au dessus de lui. –Moi je ne les compte pas.

Valentine ne s’est pas relevé. Tranquillement allongé avec désinvolture les bras croisé derrière la tête, il observe l’araignée qui le toise de haut et dont il ne lâche pas du regard. Oblique, direct, sans déviation, elle lui parle d’un monde en commun. S’ils avaient eu tous deux cinq, dix, vingt ans de plus, ils se seraient connus moins cons ; mais Valentine aime trop la connerie pour pouvoir l’oublier. Il y a l’esquisse d’un jeu de sourires qui s’échangent, dialogue entendu. Rendez vous quand tu seras grande, se lit clairement dans son regard amusé.

Yui aurait bien voulu voir le train de la scène qu’Otagame décide d’écarter d’un coup pour la troquer contre une autre. Qui inverse les rôles, qui décide, qui change ; à vrai dire, il s’en fiche jusqu’à ce que des éclats de rire le décident à le faire se redresser, puis se relever pour regarder dans la même direction que sa Voisine. Il regarde la scène comme le témoin d’une scène de rue, comme le spectateur d’un cinéma grandeur nature. La gamine est âgée d’une dizaine d’années, quelques tâches de rousseur éparpillées autour du nez et sur les joues, des yeux gris, des cheveux châtains clairs attachés et ramenés au dessus de la tête. Elle dégage toute l’énergie juvénile et toute l’espièglerie des mondes si c’est possible de contenir autant de vie dans si petit organisme. Sa chaleur infantile, sa concentration lisible alors qu’accroupie, elle règle la position du solarscope pendant que son frère l’observe faire, tranquillement. Il est ce garçon blond trop clair, qui observe depuis son siège les manipulations de sa sœur. Encore pâle, il reprend des couleurs après avoir passé quelques semaines alité. Yui Valentine connait déjà l’histoire avant même d’avoir eu le temps de la décypter et son regard embrasse le souvenir de cette fillette, Eliane Clairval Rochefort qui porte les traits d’une mère, le nom de cette dernière qui ne leur sera jamais donné de connaître. Les doigts de Kami s'ancrent sur une épaule qui s’affaisse, ils l’empêchent d’y aller, de cette emprise qui le retient de se fondre mille fois de plus dans la peau d’un Eliott convalescent pour s'y s’effacer dedans et se dissoudre du présent.

-Je m’en souviens,
confirme-t-il en s’arrachant la conscience de la scène. Il se dégage des phalanges meurtrières, et murmure, la lassitude empreignant des propos répétés un nombre de fois dépassant la somme de toutes les constellations qui couvrent cet univers, son univers. Ces phrases-là, une poésie récitée à en oublier l'essence des mots, un refrain chanté sans saveur. Donne-moi le choix et je referai l’univers, donne le moi ce choix, et je reproduirai le champ des possibles pour le démultiplier autant de fois jusqu'à ce que je réécrive cette mémoire désertée.

Valentine ferme les yeux, un instant seulement puis les rouvre.

-Laisse. Je préfère penser que je peux changer le présent plutôt que de regarder derrière ce qui ne pourra être changé. C'est trop tard pour regretter.


C'est trop tard.

Quelque part, son corps se soulève dans un spasme enfiévré, sa conscience de la réalité l'aspire, Valentine se sent poussé vers l'arrière où une main invisible le ramène d'une poigne ferme sous les couvertures de son lit.

-Je suis en train de me réveiller,
déclare-t il en captant le regard de la fille. Je reviendrai.

Il devrait finir cette histoire plus tard.
Plus tard lorsque son être voudrait bien expliquer le pourquoi du comment, plus tard. Yui Valentine s'est levé comme un somnambule, des empreintes rosées sur son épaule, comme si quelque un y avait planté ses doigts. Plusieurs semaines passent sans que le gérant du salon de thé ne parvienne à trouver un sommeil suffisamment profond pour retourner la mémoire des âmes.


-

ET TOI OU ES TU
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DANS L’ESPACE


Valentine s’est retrouvé soudain assis sur la rambarde les pieds dans le vide, au bord d’un pont. Il sait que Kami viendra parce qu’il reconnait les lieux sans jamais y être, parce que c’est un espace où il leur est donné possible d’accéder sans peine, -à la seule condition pour lui, d’être dans un état de léthargie profonde. Yui ne sait jamais combien d’heures il dort réellement mais c’est souvent saturé et pas vraiment assez pour son mécanisme. La seule huile qui le fait marcher n’est autre que l’habitude de toutes ces années. Aujourd’hui pourtant, dans ce lopin de rêve là, il n’est pas sous son avatar d’étudiant, sweat-jean-basket. Dans ce rêve là, c’était comme s’il allait se rendre dans ses cabinets de l’académie, en toute formalité. Les chemises et les vestes, ça grandit tout de suite. Où est ta blouse Valentine ?, questionne tout de même une pensée interne. Il fixe ses pieds balançant dans le vide, il apprécie cet air –artificiel (?) qui vient l’effleurer dans sa délicatesse éphémère. A quoi bon une blouse pour ne jamais rendre viable ces vies qui passent dessus. L’ancien psychologue scolaire a souri. Il est ce psychologue qui a échoué sa fac de médecine.

-Kami ?
a-t-il appelé sans avoir vraiment besoin d’élever la voix. Avec presque la même intonation qu’il aurait adopté pour réveiller le patient qui s’endort sur son fauteuil, muré dans son silence.
.
Ces sauts inexpliqués dans le temps ne dérangent pas l’esprit de Valentine.
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